Kyôto sous la pluie mais dans la bonne humeur!

Je suis retourné à Kyôto avec Ben et Pierre. Au programme, le Kyômizudera, le temple bouddhique le plus célèbre de la ville, ainsi que le Chion-in, lieu fort fameux également.

Le tout se trouve dans la partie Sud Est de la ville qui regroupe la plus grande concentration de temples et sanctuaires et qui possède également de nombreuses rues "à l'ancienne" où s'entassent d'inombrables boutiques où l'on peut acheter à peu près tout et n'importe quoi si l'on est prêt à mettre le prix.

Commençons par faire un petit laïus sur la vision de la religion des Japonais comme il m'a semblé la comprendre ces dernières semaines. Je vous préviens, c'est à "chte" un peu beaucoup différent de ce à quoi nous sommes habitués. Les japonais sont, dans l'ensemble, très peu croyants. Par contre, ils adorent les cérémonies et rites en tout genre (en cela ils ne sont pas si différents). Le vrai point original c'est qu'ils ne se fixent pas vraiment sur un culte en particulier. Ainsi, on fera les cérémonies autour de la naissance et de la vie au sanctuaire shintô, le mariage se déroule le plus souvent au sanctuaire ou à l'église protestante et en général on fait les cérémonies de fin de vie au temple bouddhique. Au nouvel an on va sonner les cloches au temple bouddhique, mais on fait aussi toutes les fêtes shintô. Avant les examens d'entrée à l'université, on va au sanctuaire appeler la faveur des Kami (esprits de la nature) ainsi que pour avoir des enfants.

L'amour du rituel se voit lorsque les japonais vont dans un lieu de culte, en général, ils font aussi deux ou trois rituels spécifiques : on appelle les Kami, on chasse les mauvais esprits, on médite, on prie, ... Puis on continue la visite. Ceci même si au fond, ils n'y croient pas vraiment.

Il est bon pour les anniversaires de passer par le sanctuaire, tout de kimono vêtus et de faire une cérémonie qui, selon un prof assez anti-clérical "coûte les yeux de la tête et de toute manière le seul moment important pour les enfants est quand ils prennent les cadeaux à la fin" (traduction de l'anglais non contractuelle).

Certaines personnes, surtout dans les sanctuaires shintô, revêtent le kimono, ça fait classe. Un kimono de mariée a l'air particulièrement inconfortable.

Autre surprise, vous trouverez parfois des autels shintô dans des temples bouddhiques (et l'inverse), expression d'un syncrétisme assez abouti. Egalement, à l'entrée d'un temple shintô il y a une fontaine pour se purifier les mains et la bouche, mais on la trouve parfois dans les temples, bien que ce soit absolument inutile d'un point de vue bouddhique. En bref c'est comme si vous aviez un bénitier et un ptit Jésus dans une mosquée. Ça ferait bizarre. Ici "check t'inkiète normal koi".

Enfin finalement il pleuvait tellement et comme on était bien fatigué, on est donc rentré assez vite. Je vais laisser les photos parler pour moi (album Kyoto 10 novembre). Le soir je suis allé pour la première fois manger avec ma famille d'accueil, c'était top, mais c'est l'affaire d'autres articles.

Les fameuses fontaines Shinto.

Comme vous le voyez les feuilles des érables commencent à rougir. Dans le Kansai et plus particulièrement à Kyôto et Nara c'est un grand évènement qui s'accompagne en général de nombreux festivals. On appel ça les momiji. Bientôt la forêt entière sera de rouge vêtue.