Shikoku, le rien, enfin.
Shikoku est l'une des quatre grandes îles métropolitaines du Japon. Ces dernières sont, du nord au sud, Hokkaidô, Honshû, Shikoku et Kyûshû. C'est sur Honshû que se trouvent Tôkyô, Osaka, Kyôto, ... bref, l'essentiel des grandes villes. Shikoku, est entre Kyushû et Honshû et dessine entre elles ce qui est la mer intérieure du Japon.
Shikoku signifie les "quatre pays" et est de fait divisée entre 4 préfectures dont, honte à moi, je n'ai retenu les noms que pour moitié. Bref. A Shikoku il n'y a pas grand chose à part de belles rivières, de belles montagnes, des vallées escarpées et des gens ma foi charmants.
Nous y sommes allé tout d'abord pour traquer l'Aizome, l'indigo traditionnel japonais, couleur de victoire portée par les Samurai au combat, mais nous y avons vu bien d'autres choses encore.
Pour moi c'était vraiment sympa car la première fois depuis Ishigaki que je sortais vraiment de la Mégalopole pendant un moment. Piniouf, être tout seul, ça fait du bien aussi. Egalement, premiers instants de conduite au Japon et sur ce point comme sur tant d'autres, je ne saurais que remercier la patience et la tranquilité japonaise qui est un bonheur lorsque l'on conduit parmis eux.
La première particularité de Shikoku c'est le bleu de ses rivières et l'encaissement de ses vallées, toutes deux issues du type très particulier de roches que l'on y trouve.
Petit goût de Bruxelles en pleine vallée de l'Iya.
Ce pont de liane est l'un des quelques qui restent du clan Heike dans la région. Un peu d'histoire. En 1190s, deux clans se sont livré bataille pour le contrôle du Japon, les Minamoto et les Heike (parfois appelés Taira). Les premiers ont remporté la victoire et ont instauré le Bakufu, gouvernement de la tente, ou gouverment des guerriers, retirant tout pouvoir séculier à l'empereur. Les Heike, eux, ce sont enfuis à Shikoku, plus particulièrement dans la vallées de l'Iya. Lorsqu'on y est on comprend que les Minamoto ont facilement pu croire que le milieu naturel suffirait à s'occuper des survivants. Cependant les Heike se sont accrochés et ont notamment mis au point ces ponts de liane pour traverser les vallées encaissées.
Aujourd'hui les liens sont renforcés de cables d'acier mais à l'époque ça devait vraiment remuer de traverser. Le pont n'est pas très haut (14m quand même), mais ne cesse de grincer lorsque quelqu'un est dessus et inspire donc peu la confiance. Aussi, pour l'alléger, les lamelles de bois sur lesquelles on marche ont été séparées le plus possible, rendant la marche moyennement confortable.
Petite anecdote : la liane en question ce n'est rien d'autre que... le Kiwi! Et oui, pour celles et ceux qui ne se sont jamais posé la question, un Kiwi est une liane. C'est d'ailleurs l'une des plantes qui ne sont pas mâle et femelle simultanément. Si vous voulez des fruits, il vous faudra donc faire attention à la diversité des sexes.
Petites photos sub-aquatiques pour vous montrer la beauté de ce bleu qui vient en fait de la couleur des rochers et du sable qui sont sur le lit de la rivière.
Pour les ponts modernes, point de liane ou de bois, tout en acier. Le rendu est bien moins sexy mais, soyons honnête, un peu plus rassurant.
Voici l'une des spécialités de Kôchi (Sud de Shikoku, chef-lieu du département de Kôchi, damn, quelle logique!). Il s'agit de bonite (cousin du thon) qui a été passée au feu avant d'être servie. Mais pas seulement cuite, vraiment passée dans les flammes, ce qui fait toute la nuance. En effet, la chair n'est pas cuite mais uniquement grillée, ce qui fait un agréable mélange de saveur entre le coeur frais et l'extérieur croustillant au goût de cendre.
L'une des gargottes du Hirome-ichiba, un marché couvert de Kôchi vraiment sympa.
A Kôchi se trouve également un immense jardin botanique dont les serres sont splendides.
Nous sommes ensuite allé voir l'océan Pacifique (qui borde le Sud de Shikoku) qui portait extra-ordinairement mal son nom ce jour là.
Ce petit autel shinto vu d'ici est réputé comme étant l'une des plus belles vu du Japon. Je n'irais pas jusque là, mais c'est vrai qu'il avait un truc.