Kyôto, la force tranquille
Je suis allé à Kyôto Vendredi dernier.
Kyôto, voyage dans le temps et retour au pays
Aujourd'hui c'était Kyôto, ville aux mille merveilles anciennes mais qui m'a également ramené vers les côtes françaises (enfin l'administration plutôt).
En effet, la raison première de mon déplacement jusqu'ici était de m'inscrire au consulat, ce qui est plutôt important ici car ils checkent personnellement si on est encore vivants et en bonne santé après un tremblement de terre, violent typhon, tsunami, …
Pour y aller, easy, je prends la hankyu railway proche de chez moi, vais jusqu'à Juso (dernière station avant Umeda, donc près du centre), et je continue ici sur ma Hankyu. En effet, pour aller dans les grandes villes proches d'Osaka, pas forcément besoin de passer par la Japan railway, les compagnies privées vont parfois jusqu'ici, et en plus pas trop cher. Depuis chez moi, ce sera 450 yen pour aller jusqu'en plein coeur de Kyôto, soit à peu près 3,5 euros. Paradoxalement, pour allez dans le quartier littoral d'Osaka, j'en aurai eu au moins pour 5,5 euros. Le voyage prend 1h20 du fait d'arrêts dans de nombreuses stations, je n'ai qu'un semi express.
Arrivé là bas avec un semblant de plan en main je remonte la rivière par les berges, passe à coté d'un vieux gué, rencontre de nombreux oiseaux, … Je suis assez étonné car la canalisation de la rivière semble avoir été faite en pierres jointes, à l'ancienne. Ça vaudrait le coup de savoir quel âge elle a.
Bref, me voilà arrivé au consulat qui n'est en fait qu'un bureau dans l'institut franco-japonais du Kansai. L'unique employé m'informe qu'ils sont trop chargés de boulot pour me prendre comme ça, il faut que je télécharge le formulaire et que je lui envoie par la poste. Vu les piles de documents sur son bureau je veux bien le croire. Ou alors c'est qu'il est vraiment borde***** (allons pas devant les enfants...!).
Pour clôre cette histoire, quand je rentre le soir, je télécharge le fameux dossier à la fac et là what the fuck!!! He men, ils veulent la moitié des papiers qui existent sur moi. Genre, qu'est ce que tu veux faire de mon attestation de recensement?!? Tu as déjà mon passeport, ma carte d'identité et la certif d'étudiant, je le suis forcément, recensé. Il veut deux photos en mode passeport, et d'autres choses … En fait c'est pas étonnant en soit, mais après avoir tâté de la formalité administrative japonaise où seule ma carte de résident suffit, ça fait pas pareil.
Bon, ensuite je pars un peu dans Kyôto. Je n'ai pas vraiment géré cette visite, c'est plus un tour de repérage. Le centre ville a le parfum d'Osaka, ce n'est pas vraiment joli, voire moche. On sent plus la ville pratique.
Or, Kyôto est un véritable centre culturel et patrimonial. En effet, elle a été ville de l'empereur de l'époque Heian jusqu'à l'époque Meiji (soit d'environ 794 à 1868 si mes souvenirs d'histoire du Japon sont intacts), ce qui signifie qu'elle a connu l'empereur fort, puis même l'empereur réduit à une marionnette pour les services religieux.
Je dis ville de l'empereur et non captitale impériale car l'empereur n'a pas toujours tenu les rênes du pays. Les Shogun, chefs des armées (le terme signifie généralissime) qui dirigeaient effectivement le pays, ont eu de nombreuses capitales selon les familles dirigeantes qui faisaient généralement de leur ville d'origine leur capitale. Il y avait donc une nouvelle capitale politique tandis que la capitale officielle et culturelle demeurait Kyôto.
En 1602, le Shogun Tokugawa fait de la ville d'Edo sa capitale.
Quelques siècles plus tard, en 1868, après la restauration Meiji l'empereur va s'installer à Edo, cette ville est renommée Tôkyô.
Bon, je vous ferai un truc plus carré sur l'Histoire, mais une autre fois.
Malgré tout, Kyôto est parfois vraiment très belle et ce car elle a été épargnée par les bombardements de la seconde guerre mondiale.
En effet, les villes japonaises étaient principalement faites en bois et le napalm ayant particulièrement été mis au point par les américains à la fin de la seconde guerre mondiale, des villes comme Tôkyô ou encore Osaka ont été réduites en cendres. Kyôto a bénéficié de son total manque d'intérêt stratégique et a été préservée (grâce aussi au plaidoyer de Vadim Eliseef auprès du Président Eisenhower).
J'ai alors avancé un peu à l'aveuglette dans l'est de la ville, en suivant à moitié mon guide qui, traitant de tout le Japon, n'est pas archi détaillé, d'autre part un plan google maps pas folichon et de ma troisième moitié qui ne me délaisse jamais, mon flair - nan jdéconne j'en ai pas pour découvrir des coins nouveaux, mais ça fait vieux détective des années 50, alors je mens.
Le sud-est et l'ouest sont les coins à voir. Je suis déjà du côté du soleil levant, je reste par là.
Je tombe au Heian-jingu, un sanctuaire shintô à l'effigie du palais impérial de l'époque Heian (794-1185).
On peut, dans les fontaines disposées à l'entrée, se rincer les mains avec les louches en bambou (et se les sécher avec la fameuse petite serviette que tout le monde a sur soi).
Les couleurs des "prêtres" sont le blanc pour les hommes et le blanc et rouge pour les femmes. Au moment où j'arrive on célèbre un mariage, habillé à l'ancienne dans de magnifiques kimono. On peut voir de loin la cérémonie qui se déroule dans un bâtiment duquel on doit se tenir un peut éloigné et que l'on ne peut prendre en photo. Je ne reste pas bien longtemps car bien sûr ils se parlent en japonais, et ce n'est pas non plus super funky.
Je décide de visiter le jardin autour du temple. Là c'est coup de coeur. Je ne peux pas en dire plus si ce n'est que j'étais bien speed en rentrant car la chaleur était insoutenable et d'avoir loosé le consulat ça m'embêtait comme il faut. Et là, ba zou, détente, toute de suite. Ambiance super apaisante et vraiment magnifique. Je me suis même arrêté un peu pour dessiner une des lanternes de pierre.
Pour retourner à la gare, je suis passé dans un quartier pleins de temples magnifiques et qui sont les plus célèbres de Kyoto car immenses et en hauteur, ils offrent donc de jolies vues sur la ville. Le coin mériterait de rester plus mais je suis vraiment fatigué, écrasé par la chaleur, et je voudrais rentrer pas trop tard pour pouvoir me faire un virement de sous (enfin!). En plus, il faut payer pour voir les temples, pas très cher, mais suffisamment pour vouloir être bien frais et vraiment profiter de la visite.
Honnêtement, je pense que les temples font un peu vitrine, genre on les a vu une fois, c'est beau, on a de jolies photos qui font bien Japon-comme-on l'imagine-avec-ses-samouraïs-et-tout, mais c'est blindé de touristes, un peu répétitif et il faudrait plus d'explications parce qu'on ne sait pas bien ce qu'on fait dans ces salles ou dans celles ci...
Mais ce parc, wow, ce parc... La prochaine fois je me fais aussi l'immense parc impérial au centre de Kyôto. Parce que là, il y a moins à voir, mais on y resterait des années.
Et ça a l'avantage d'être aussi Japon-comme-on l'imagine-avec-ses-samouraïs-et-tout.