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Ramen ta Quenelle        ラメンタケネール
25 décembre 2013

Etre ou avoir.

Au Japon, le verbe avoir tel qu'on le connait en français n'existe pas. Pourtant les gens considèrent avoir des choses. Comment faire tenir ce dilemme hautement grammatical? La rédaction a mené l'enquête. Reportage.

 

Pour vous expliquer les expressions de "l'avoir" au Japon, il me sera nécessaire de découper ce papier en plusieurs parties, et puisque moi je suis un cupide et qu'il faut bien commencer quelque part, traitons d'abord des objets physiques que l'on possède avant de parler de gens et de sentiments.

 

En effet, comment dire que l'on possède une voiture, un téléphone, une cravate, un jeton de pachinko?

C'est encore le plus simple! Vous prenez le verbe porter (enfin, l'un des verbes qui peuvent se traduire porter), Motsu, et vous le conjuguez dans une forme particulière qui est le présent continu ou encore la forme en -ing bien connue de nos amis anglo-saxons (damned, encore eux!).

Ainsi, dans les faits, vous porterez votre voiture, mais également votre maison ou bien même, qui sait?, la terre entière!

M'enfin, ceci ne s'applique que pour les choses non vivantes que l'on peut posséder. Plutôt que morte, dirons-nous sans vie et physiques.

 

Alors comment faire pour un frère, une soeur, un chien, un enfant, un arbre, une pensée, le temps, une humeur?

Parce que parfois on a besoin d'avoir ces choses là, ou du moins de l'exprimer. Et bien on passe tout simplement par deux verbes qui sont extrêmement utilisés au Japon, iru (pour les choses animées) et aru (pour les non animées, type le temps, les meubles, …). En Français, ma prof les traduisait par "Il y a" et même si ce n'est pas parfait, ça marche bien. De toute manière devant l'opposition des concepts, une traduction littérale serait impossible. Il faudrait voir ces verbes comme, d'une certaine manière, un mix entre être et avoir, le verbe avoir utilisé comme auxiliaire en somme.

Ainsi quand je cause, je dis qu'il y a deux frères et une soeur, qu'il y a du temps (pour dire qu'on a du temps libre), qu'il y a une question, qu'il y a une idée, il y a un chien et tout ceci utilisé non pas comme "il y a", mais bien comme avoir en français, j'ai deux frères et une soeur, j'ai du temps, j'ai une question, j'ai une idée, j'ai un chien.

Après, ces verbes sont aussi utilisés pour exprimer l'existence de quelque chose. Genre, il y a un cabot devant la porte utilisera le même verbe (iru) pour dire "il y a", mais ici utilisé vraiment comme auxiliaire avoir, c'est à dire signifiant vraiment "il y a".

 

Et par exemple, quand je veux dire que mon frère a deux enfants, c'est assez subtil. En Japonais, il y a ce que l'on appelle les "particules" qui sont des monosyllabes qui permettent de connaître l'utilité d'un mot dans une phrase. Par exemple, coller "ni" avec un temps permettra de savoir que c'est à ce moment là que ce passait l'action, alors que "ha" nous révèle que le mot précédent est le sujet de la phrase.

Pour désigner ce que l'on appellerait sujet en français il y en a deux, "ha" qui désigne le sujet principal, et "ga" le sujet moins principal. Normalement l'utilisation est assez free, mais parfois sur certains points de grammaire le choix entre les deux est particulièrement règlementé.

Donc, dans le cas de mon frère j'écrirais : 兄は子供が二人います。Ce qui se dit, Ani ha kodomo ga futari imasu, Ani (mon grand frère) ha (sujet principal) kodomo (enfants) ga (autre sujet) futari (deux humains) imasu (il y a).

Ainsi on peut le traduire en littéral, "Pour mon grand frère, il y a deux enfants". Mon frère a deux enfants.

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