La paix comme crédo.

Mis à part le fait que le Japon, depuis la seconde guerre mondiale, a adopté une position officiellement pacifiste et n'entretient d'armée que pour la défense du territoire (ah la bonne blague), parlons de la paix au Japon avec un sens plus général bien que fort bref.

En effet, sur le côté martial et très faux cul du Japon (ah il en faut bien un petit peu), j'y reviendrai plus longuement car, bonheur, c'est mon principal sujet de recherche, je commence à être blindé.

Non, parlons de la vie de tous les jours.

Ici encore je fais une distinction pour n'aborder que le point qui m'intéresse car cet article sera, contrairement à ce que ferait penser son point de départ, aussi court que sélectif.

D'un point de vue de société, les japonais recherchent l'harmonie, la paix. C'est notamment pour cela qu'ils évitent de se foutre sur la gueule pour un oui ou pour un non et qu'ils recherchent toujours l'accord. Le principe est de ne pas déranger la société, de ne pas perturber cette harmonie. Ce point, je le traiterai plus tard.

Nan je veux juste parler de paix dans l'environnement de vie japonais. Car ici, il y a beaucoup de choses qui sont bien plus apaisées, et, l'air de rien, ça change à force. Je pense d'ailleurs que ces petites choses seront celles qui me feront le plus bizarre quand je reviendrai en France et sont peut être le pourquoi les japonais pêtent un câble quand ils viennent dans l'hexagone. Explication.

Procédons exemple par exemple. Dans le métro, les voix qui annoncent les stations sont toujours tranquilles et d'ailleurs en direct (un guguss qui est payé pour dire le nom des stations à chaque fois, j'en parlerai dans mon article sur les emplois inutiles mais très profitables à la société), toujours sur un ton posé et pas mécanique. Mais surtout, le vrai bonheur du train et du métro sont les annonces de fermeture des portes. Fini les gros boum boum, ici la mélodie est douce. De même pour les fins de cours. Vous n'entendrez plus cette petite sonnerie de charme des petites écoles françaises qui faisait fondre votre coeur à chaque heure tout en déchirant vos tympans. Ici une petite mélodie de quelques notes vous annonce que vous pouvez vous ruer dehors, ce que vous ne ferez pas d'ailleurs.

Ensuite, et peut être le plus important, les relations avec les gens sont apaisées, toujours cool. Dans le métro, bien que la joie de vivre ne s'exprime pas comme dans nos wagons bien de chez nous, si vous rentrez dans un mec, ba ya pas de problème, jamais de regards méchants, de remarques, ... Au pire vous avez un petit enfant qui vous regarde avec des yeux grands comme une poêle à frire, qui barbotte tout en tirant sur les jupes de sa mère un petit "Okaasan, Okaasan, gaijin da yo!" (Maman, Maman, ya un étranger!; étranger étant la plupart du temps utilisé comme ceci pour désigner un étranger non asiatique). J'étais mort de rire la première fois ^^ Surtout avec le regard désolé de la maman quand elle comprend que vous comprenez et que son petit n'arrête pas malgré les regards insistants.

Egalement c'est un rapport apaisé à la nature, et ça, c'est un truc que j'adore, surtout dans mon quartier. Les mauvaises herbes poussent un peu partout, il y a toujours des plantes qui jaillissent des murs, des caniveaux, de jardins plus ou moins abandonnés. De manière générale, la ville a l'air beaucoup moins contrôlée, gérée. Les images de grattes ciels à n'en plus finir sont cantonnées au centre de Tôkyô et d'Osaka, sinon les villes sont très basses et dégagent un vrai sentiment de bordel infini avec des rues, des chemins, des passages, des escaliers, des plantes, des micro rivières un peu partout. C'est un sentiment de perte de contrôle que j'appelle la "paix japonaise". C'est comme ça, et pourquoi s'énerver à faire autrement. Ce qui est magique, c'est qu'ensuite vous couplez ça avec des infrastructures qui fonctionnent toujours à la perfection (sauf sur un point, vous aurez toujours un sèche main dans les toilettes et il ne fonctionnera jamais. Mais vraiment jamais, genre c'est une règle absolue absolue, je n'en ai encore jamais rencontré!) et du coup vous êtes dans un bordel géant où tout marche très bien. En France c'est très bien ordonné mais rien ne fonctionne (okay j'exagère, m'enfin... allez quoi, pour l'effet de style. Disons une hyperbole qui en plus n'est pas si fausse !).

PS : Vision idyllique de l'étranger au Japon. Quand on creuse un peu, on rencontre aussi un paquet d'escrocs, de salauds, de grognons et autres terribles personnages prêts à vous pourrir à la journée. Un peu comme partout quoi.